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Sam Bankman-Fried fait appel à son procès qu’il qualifie de “biaisé”

Sam Bankman-Fried ne s’est jamais vu comme le grand méchant dans la débâcle de FTX. Se retrouver derrière les barreaux ? Non merci, surtout quand on clame haut et fort son innocence. En prime, il est persuadé que le procès de novembre dernier était une vaste farce. Il se dit même trahi par son propre cabinet d’avocats, qui aurait, selon lui, géré l’affaire avec l’efficacité d’un parapluie troué sous une pluie torrentielle.

Vingt-cinq ans en prison, ça fait une belle trotte quand on a à peine 32 ans et des rêves de grandeur plein la tête. Numéro un d’un empire crypto à plusieurs milliards, SBF ne digère toujours pas d’être perçu comme le responsable de l’effondrement de FTX. Depuis un moment, il laisse planer l’idée d’un appel contre la décision du juge Lewis Kaplan. Eh bien, c’est désormais chose faite ! D’après New York Times, ses avocats, certainement des nouveaux recrus, ont déposé un petit pavé de 102 pages vendredi dernier. Ils y réclament un nouveau procès, arguant que le juge Kaplan, tout à sa joie d’avoir SBF dans les pattes, n’aurait pas laissé assez de marge à la défense pour riposter, penchait un peu trop du côté de l’accusation, pour faire bonne mesure.

Sam Bankman-Fried n’a jamais été présumé innocent. Il a été présumé coupable par le juge qui a présidé son procès“, s’insurge Alexandra A.E. Shapiro, son avocate, pas franchement ravie du sort réservé à son client.

Traduction : pour SBF, c’est un peu comme dans *Alice au pays des merveilles*, version judiciaire. D’abord la sentence, ensuite le verdict. Et le tout plié en un temps record. Les avocats de SBF en remettent une couche, estimant que leur client a eu droit à un traitement express et réclament donc qu’un autre juge, moins câlin avec le gouvernement, prenne le relais pour la suite des festivités.

Et ce n’est pas fini ! L’appel révèle un autre coup de théâtre : le cabinet Sullivan & Cromwell, censé être l’élite du barreau new-yorkais, n’aurait pas vraiment aidé SBF. Pire, selon la défense, ce prestigieux cabinet aurait « fricoté » avec les procureurs pour envoyer l’ex-PDG de FTX droit en prison. En prime, plus de 27 millions de documents ont été balancés au gouvernement, ainsi que les confidences de 24 employés de FTX. De quoi « orienter la stratégie d’accusation », accélérer la chute de SBF, et donner aux procureurs fédéraux un bon prétexte pour faire les gros titres.

Mais attention, la version officielle est loin de la réalité. À en croire l’appel, au moment du prétendu naufrage, FTX faisait face à une crise de liquidité, pas à une banqueroute. Les fameux 10 milliards de dollars de pertes ? Une blague, selon la défense. Si vraiment l’entreprise était en si mauvais état, comment se fait-il que John Ray III ait réussi à rembourser les créanciers à hauteur de 118 % ?