Pourquoi les fonds tokenisés ont la cote en ce moment

Plusieurs analystes envisagent déjà des milliards de dollars en actifs du monde réel tokenisés dans un avenir proche. Utopie ? Peut-être. Mais les chiffres dévoilés par Moody’s parlent d’eux-mêmes. Une trajectoire est déjà dessinée.

5,7 milliards de dollars plus tard, la tokenisation séduit BlackRock et les mastodontes de la finance

La DeFi est-elle en train de gagner contre la TradFi ? C’est la question que pose la montée fulgurante des fonds tokenisés. En seulement trois ans, ces produits financiers ont atteint 5,7 milliards de dollars d’actifs. Ils ne sont plus une niche. Ce chiffre, révélé par Moody’s, reflète un engouement institutionnel inédit.

Ces fonds, adossés à des bons du Trésor américain, offrent une version blockchainisée des fonds monétaires classiques. Grâce à la tokenisation, chaque part devient fractionnable, échangeable en temps réel, accessible 24/7. Cela réduit les coûts et améliore la liquidité. Des géants comme BlackRock, avec 2,5 milliards en AUM, et Franklin Templeton (700 millions) ont investi le terrain.

Moody’s souligne que ces outils intéressent désormais les banques privées, les compagnies d’assurance, et les plateformes de gestion d’actifs. Le produit ? Un fond de liquidité à court terme, digitalisé. L’enjeu ? Déplacer les capitaux non investis dans des instruments à rendement automatisé. Pour les institutions, cela ressemble à une stratégie de cash-sweep… version blockchain.

Capitalisation boursière des fonds de liquidité à court terme tokenisés.
Source : Moody’s

Derrière la promesse, les risques invisibles des fonds tokenisés

L’univers crypto voit dans ces fonds un pont solide vers la finance traditionnelle. Les avantages sont nombreux : règlement instantané, accessibilité mondiale, transparence accrue. L’assurance de rendement sur des actifs sûrs séduit les investisseurs prudents.

Mais l’ombre plane. Moody’s identifie trois risques majeurs : les bugs de smart contracts, les attaques cyber, et le flou juridique. Le cas du fond TBILL illustre cette réalité : après le départ d’un cofondateur controversé, sa note est passée de A-bf à Baa-bf.

L’Europe suit. Midas, protocole allemand, lance un produit tokenisé sur des bons US pour ses investisseurs. Même Robinhood pousse un cadre réglementaire clair. « La tokenisation représente un nouveau paradigme pour l’allocation institutionnelle d’actifs », selon son PDG Vlad Tenev. La finance s’automatise. Et l’avenir s’écrit désormais sur la blockchain.