Quand la mort survient, nos cryptos, si jalousement conservées, que deviennent-elles ? Oubliées ? Bloquées à jamais sur une plateforme ? Pourtant, derrière chaque wallet, il y a une vie, des proches, des êtres aimés. CZ, fondateur de Binance, a longuement médité sur cette réalité. Et il a sorti le joker.
CZ veut anticiper la mort : et si les cryptos pouvaient être léguées ?
Le 10 juin, Changpeng Zhao (CZ), ex-CEO de Binance, a jeté un pavé dans la mare : « Ce sujet est souvent évité, mais la réalité, c’est que les humains ne peuvent pas vivre éternellement ». Il propose donc que chaque plateforme intègre une « fonction testamentaire ». Celle-ci permettrait de distribuer les cryptos à des comptes désignés selon des proportions précises. Sur X, il a également plaidé pour que les mineurs puissent recevoir des fonds, même sans autorisation de trading.
Le contexte est parlant. Chaque année, selon plusieurs membres de la communauté, plus d’un milliard de dollars en cryptos partent dans l’oubli faute de dispositifs d’héritage. L’avocate Irina Heaver, basée à Dubaï, confirme : « La majorité des familles ne savent pas comment accéder aux actifs d’un proche décédé ». Trop souvent, les clés privées disparaissent avec la personne. Et le wallet devient un coffre scellé, sans recours.
Cette question est d’autant plus brûlante que la population crypto est jeune. Entre 27 et 42 ans. Peu de testaments, encore moins de dispositions techniques. Pourtant, sans instructions précises, les actifs sont perdus. Définitivement.
Binance, premier à agir pour sécuriser les cryptos après le dernier souffle
Depuis le 12 juin, Binance a intégré un système d’héritage. L’utilisateur peut désigner un contact d’urgence. Si le compte reste inactif, ce contact est notifié. Il peut alors enclencher la procédure d’héritage.
Sur X, @cryptobraveHQ applaudit l’initiative : « Chaque année, plus d’un milliard de dollars en cryptos sont perdus. Ce nouveau système est vraiment attentionné ». D’autres, comme @uniswap12, soulignent cependant les limites : les comptes contiennent plus que de l’argent. Il y a des publications, des abonnés, des tokens liés à l’identité numérique. « Si je meurs, ne pas pouvoir transmettre mon compte serait un vrai gâchis ».
Cette fonction d’héritage est une avancée. Mais elle ne couvre pas tout. Elle protège l’accès aux fonds. Pas la mémoire ni l’aura digitale.
Et pourtant, parfois, même le meilleur des dispositifs ne suffit pas. Quand les incendies ont ravagé Los Angeles, certains ont tout perdu : maisons, souvenirs, et aussi leurs clés de wallet. Parce qu’un portefeuille numérique ne se réimprime pas. Il n’a ni double, ni duplicata. Cet épisode tragique a rappelé une chose simple : sans transmission claire, les cryptos deviennent des pierres tombales numériques.