Pour contrer l’irrésistible ascension du bitcoin et consorts, les banques centrales se sont lancées dans une offensive monétaire maison : les monnaies numériques de banque centrale (CBDC). La FED, tout comme la BCE de ce côté-ci de l’Atlantique, en fait son cheval de bataille. Reconnaître l’essor de ces actifs échappant à leur contrôle ? Pas question. À la place, ces institutions privilégient un argent sur mesure, docile et surtout… contrôlable.
Pourtant, plus le bitcoin s’invite dans le portefeuille des investisseurs, atteignant même la coquette somme de 100 000 dollars l’unité, plus les barons des banques centrales doivent sortir de leur réserve. Jérome Powell, grand manitou de la FED, a dû se rendre à l’évidence : le bitcoin a bien gagné sa place dans l’arène financière. Mais, comme tout aveu, celui-ci vient avec des bémols.
“Les gens utilisent le bitcoin comme un actif spéculatif. C’est comme l’or, mais virtuel, c’est numérique. Les gens ne l’utilisent pas comme un moyen de paiement ou comme une réserve de valeur. Il est très volatil.“, a-t-il confié dans un entretien donné au DealBook Summit, événement signé New York Times.
Volatile, le bitcoin ? Certes, sa réputation n’est plus à faire, même si cette montagne russe semble s’assagir récemment. Et ce rôle de moyen de paiement ou de réserve de valeur, évoqué par M. Powell ? Sujet à débat. Un certain Donald Trump – oui, lui – n’est pas de cet avis. Non content de s’opposer au dollar numérique, le magnat aurait, dit-on, réglé un burger en bitcoin durant sa campagne présidentielle.
Reste que la sortie de Jérome Powell marque une inflexion. Mieux vaut tard que jamais. Aurait-elle un lien avec la nomination par Donald Trump de Paul Atkins, un partisan de la crypto, à la tête de la SEC ? Exit Gary Gensler, farouche opposant au bitcoin. Voilà de quoi secouer les sphères du pouvoir.
Cela dit, pas question pour le chef de la FED de lâcher le dollar sans se battre. “Ce n’est pas un concurrent du dollar, c’est vraiment un concurrent de l’or“, a-t-il tenu à rappeler, histoire de remettre les pendules à l’heure.