Peu populaire auprès des investisseurs en cryptomonnaies et des entreprises de ce secteur en pleine effervescence, M. Gensler a décidé de tirer sa révérence. L’annonce de son départ n’a pas tardé à déclencher un torrent de réactions dans l’écosystème crypto, où son approche musclée était loin de faire l’unanimité.
Sous la présidence Biden, la Securities and Exchange Commission a serré la vis à l’industrie des actifs numériques. Les exchanges, sommés de se mettre en règle sous peine de lourdes amendes, n’ont pas été épargnés, pas plus que des entreprises comme Ripple, engluées dans des batailles juridiques sans fin. Mais la donne pourrait bien changer : avec l’élection de Donald Trump, fervent défenseur du Bitcoin, un vent nouveau semble prêt à souffler. N’avait-il pas promis, lors de sa campagne, de gracier Ross Ulbricht, l’ancien patron du dark web, tout en congédiant Gensler dès son retour à la Maison-Blanche ?
Cette menace n’est sans doute pas étrangère au départ précipité de Gary Gensler, qui pliera bagage en janvier 2025, juste avant que Trump ne reprenne les rênes du pays. Jeudi dernier, l’actuel régulateur en chef a officiellement annoncé qu’il entamait ses derniers mois au sein de la SEC, laissant entendre que l’heure du changement était venue.
« Ce fut l’honneur d’une vie de servir avec eux au nom des Américains ordinaires et de veiller à ce que nos marchés financiers restent les meilleurs du monde », a-t-il déclaré avec un soupçon de solennité.
Pourtant, son bilan est loin de faire l’unanimité. Entré en poste en 2021, Gensler aurait pu marquer son mandat en adoptant une approche plus conciliante envers les cryptos. Si certains applaudissent son programme réglementaire ambitieux, d’autres le jugent excessif. Parmi ses réalisations, on note toutefois :
- le renforcement de la surveillance des crypto-actifs ;
- l’exigence accrue de transparence des entreprises ;
- la réduction du délai de règlement des transactions boursières à un jour ;
- la protection des investisseurs crypto, coûte que coûte ;
- l’approbation d’ETF adossés au Bitcoin et à l’Ethereum.
Mais tout cela a un prix : selon Cointelegraph, pas moins de 100 mesures réglementaires ont été prises contre les acteurs du secteur.
L’annonce de son départ anticipé est donc accueillie avec enthousiasme dans l’écosystème crypto. « Les fameux avis Wells, souvent accompagnés de menaces de procès, pourraient bien disparaître discrètement », espère Katrina Paglia, directrice juridique chez Pantera. Et d’ajouter : « Nous souhaitons que la SEC s’oriente enfin vers des lettres de non-intervention. »
Une transition qui, si elle se confirme, pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour la finance numérique.