Crédits Photo : Crypto.com

N’ayant plus le choix, Crypto.com attaque la SEC en justice

D’après la communauté crypto, la SEC (Securities and Exchange Commission) ne fait pas dans la dentelle. Lassée de cette approche musclée, Crypto.com décide de ne plus se laisser faire et prend la pose du défenseur de l’avenir des cryptos aux Etats-Unis. Une posture qui risque de faire des vagues.

Pas facile d’être un exchange de cryptomonnaie de nos jours. Binance, Kraken et Coinbase : ils ont tous fait les frais de ce régulateur à la main lourde. Les uns après les autres, les acteurs du secteur ont eu droit à leur lot de tracas administratifs et judiciaires, certains plus que d’autres. Prenez Binance par exemple : après avoir limogé son emblématique PDG CZ, elle a dû cracher pas moins de 4 milliards de dollars pour mettre fin à ses soucis avec la SEC. Une belle somme qui vient s’ajouter aux 7 milliards que l’agence a déjà collectés en dix ans dans ses escarmouches avec l’industrie crypto. Quant aux autres, ils continuent de se débattre dans les méandres juridiques, traînant leurs dossiers de tribunal en tribunal.  

Maintenant, c’est au tour de Crypto.com d’être dans le viseur. L’exchange centralisé (CEX) a reçu un « avis de Wells » de la part de la SEC. Pour ceux qui n’ont pas suivi, cet avis est une gentille façon de dire à l’intéressé : « préparez-vous, un contrôle règlementaire arrive, et ça risque de piquer ». Mais Crypto.com, plutôt que de jouer les bons élèves, décide de sortir les griffes. Ni une ni deux, ils lancent « une démarche sans précédent » et traînent l’agence devant les tribunaux. Une déclaration de guerre ouverte.

Leur communiqué est sans équivoque : 

« Notre décision de poursuivre la SEC fait suite à la réception d’un avis Wells, indiquant que la campagne de réglementation non autorisée et injuste de la SEC par l’application de la loi se poursuit. Et ce, malgré des signaux clairs d’élus des deux bords politiques, qui souhaitent que la prochaine administration adopte une approche plus constructive et efficace pour faire avancer la crypto aux Etats-Unis. » 

En somme, Crypto.com veut faire comprendre qu’ils ne comptent pas se laisser marcher sur les pieds, surtout quand l’avenir de leur industrie est en jeu. 

Ce n’est pas la première fois que la SEC se voit accusée d’abus de pouvoir. Plusieurs élus américains, excédés, ne cessent de dénoncer les excès de cette agence, affirmant que ses méthodes poussent les entreprises du secteur à déserter les Etats-Unis. Donald Trump, lui, l’a bien compris. Soucieux de ne pas laisser filer cette technologie prometteuse à l’étranger, il a promis à plusieurs reprises, s’il remet les pieds à la Maison-Blanche, de montrer la porte de sortie à Gary Gensler, le patron de la SEC.

Crypto.com, dans la suite de son offensive, charge la mule : « La SEC a étendu sa juridiction au-delà de ses limites légales, et a établi une règle illégale selon laquelle presque toutes les transactions de crypto-actifs sont considérées comme des titres, peu importe leur forme, alors que les transactions en bitcoin (BTC) et en éther (ETH), elles, échappent mystérieusement à cette règle. » 

Voilà une manière de dire que, selon eux, la SEC fait du zèle et interprète la loi à sa sauce.