El Salvador persiste et signe dans son aventure Bitcoin. Malgré les critiques et les réserves du FMI, Nayib Bukele continue d’alimenter le trésor numérique national. Paradoxalement, ce même FMI, réticent face à la “Ley Bitcoin”, a pourtant accordé un prêt conséquent au pays.
Après trois ans de palabres intenses, le FMI a enfin lâché son gros chèque : 1,4 milliard de dollars en échange d’un pacte budgétaire bien corsé. Ces sous, versés via un mécanisme élargi de crédit (MEDC), doivent servir à stabiliser les finances du pays. Mais attention, il y a des contreparties :
- nettoyage des comptes publics, avec au menu “coupes budgétaires et augmentation des recettes fiscales” ;
- plan social à la tronçonneuse, visant jusqu’à 11 000 fonctionnaires remerciés d’ici 2025 ;
- et, cerise amère sur le gâteau, une cure d’austérité pour les ambitions bitcoin du président Bukele.
Côté cryptomonnaie, le FMI a visé un article bien précis de la “Ley Bitcoin”, celui qui rendait obligatoire l’acceptation du bitcoin comme moyen de paiement (article 7). Bukele a dû baisser pavillon : l’usage du bitcoin devient désormais optionnel, ce qui évite d’obliger commerçants et entreprises à accepter la monnaie volatile. Une petite pirouette législative qui sauve les apparences sans froisser le FMI.
Mais ne croyez pas que cela refroidisse les ardeurs du Salvador. À peine l’accord signé, le pays s’est empressé d’ajouter 11 bitcoins à son trésor numérique, pour la modique somme d’un million de dollars. Avec cette nouvelle acquisition, la réserve stratégique atteint désormais 5 980,77 BTC, soit environ 580 millions de dollars. Un responsable de l’officine Bitcoin locale, toujours aussi confiant, a confié à Cointelegraph : “Nous continuerons d’acheter un bitcoin par jour, voire davantage, et nous ne vendrons pas nos avoirs actuels.”
En somme, chez Bukele, on campe sur ses positions, même si le FMI aimerait bien qu’on fasse un pas en arrière.