Du pur sourire ! Les barons de la cryptosphère ont quitté la Maison-Blanche radieux après leur entretien avec le premier président pro-bitcoin de l’Histoire des USA. Après quatre heures de discussions, dont les détails sont déjà filtrés sur X, ces magnats de la monnaie virtuelle ont trouvé des raisons d’être optimistes. À voir les premières réactions de la presse et des insiders, ils devraient avoir du carburant pour faire tourner leurs projets.
Comme promis, la Maison-Blanche a organisé le tout premier Sommet crypto vendredi dernier, en fin d’après-midi. L’ambiance rappelait celle d’une messe, mais avec un panel de disciples nettement plus en vue : plus d’une vingtaine de pontes de la cryptomonnaie, dont des patrons de plateformes d’échange et des investisseurs. Parmi eux, les frères Winklevoss (Gemini), Brian Armstrong (Coinbase), Brad Garlinghouse (Ripple), Kris Marszalek (Crypto.com), Vlad Tenev (Robinhood), Michael Saylor (Strategy) et autres personnages influents du monde crypto se sont retrouvés en tête-à-tête avec les proches conseillers du président, ceux chargés de la politique numérique, des membres influents du gouvernement, et quelques fans du bitcoin dans l’entourage de Trump.
De quoi ont-ils parlé, au juste ? Trois points semblent avoir dominé les discussions, si l’on en croit un rapport de Reuters : la « réserve stratégique », la régulation et les ambitions de Trump. Sur la réserve stratégique, l’histoire est simple : jeudi dernier, Trump a signé un décret lançant officiellement la création d’une réserve de Bitcoin et d’un Stock d’Actifs Numériques. Une annonce qui a fait sensation lors du sommet du vendredi. Pour la remplir, Trump ne compte pas ponctionner l’argent des contribuables, non : les saisies des bitcoins de criminels suffiront. Quant à la ligne de conduite, Trump a une certitude : « À partir de ce jour, l’Amérique suivra une règle que tout bitcoin connaît bien : ne jamais vendre son bitcoin ». Autrement dit, un HODL dans toute sa splendeur.
La régulation, évidemment, était sur la table aussi. Si aucun projet de loi d’envergure concernant l’ensemble des cryptomonnaies n’a été évoqué, la question des stablecoins, elle, a pris de l’ampleur. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a indiqué qu’il était grand temps de passer à l’action sur ce terrain, les stablecoins étant désormais considérés comme des atouts essentiels pour maintenir la suprématie du dollar. En termes clairs : Trump veut un texte prêt à être signé avant la pause parlementaire d’août, histoire de marquer des points avant la rentrée.
« Nous allons travailler de manière approfondie sur le régime des stablecoins et, comme l’a demandé le président Trump, nous nous assurerons que le dollar américain reste la monnaie de réserve mondiale. Nous utiliserons les stablecoins pour y parvenir », a ajouté Bessent après la réunion. Des paroles pleines de promesses pour ceux qui voient dans ces monnaies numériques un outil pour renforcer l’hégémonie économique des États-Unis.
Ce sommet a aussi permis à Trump de réaffirmer sa volonté de soutenir le secteur des cryptomonnaies et de revendiquer son rôle de « pionnier » de cette révolution numérique. Il se positionne ainsi en chef de file d’une « superpuissance mondiale du Bitcoin et des cryptos », s’offrant un rôle de leader sur la scène internationale. La scène, on l’aura compris, est bien plantée.