De passage devant un parterre de députés européens, Christine Lagarde a dû défendre avec finesse le projet de monnaie numérique de la BCE lundi dernier.
Face à la prolifération des cryptomonnaies, les banques centrales ont dû développer des actifs numériques dignes de leur carrure. En ce moment, plus de 100 pays embrassent l’idée d’explorer leur propre monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Et l’Europe, par l’intermédiaire de la BCE, n’est pas en reste.
Lundi 25 septembre, les députés de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen ont notamment demandé quand l’e-euro pointera le bout de son nez. Selon Christine Lagarde, aucune date précise ne pourra être avancée avant la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE en octobre prochain. La mise en place d’un projet pilote de deux ans est toutefois prévue après cette date.
Une fois l’aval du Parlement et du Conseil obtenu, l’institution dirigée par M. Lagarde pourra programmer des « expérimentations sur le projet » d’euro numérique. Et par la même occasion, avancer son déploiement sur l’ensemble du territoire européen en 2027 ou 2028.
Un e-euro « pas totalement anonyme »
Les banques centrales ont beau vanter les mérites de leurs monnaies numériques, mais les sceptiques ne se laissent pas embobiner aussi facilement. En fait, l’euro numérique, comme l’yuan numérique ou autres actifs du même acabit, s’apparente à une arme très efficace pour surveiller les utilisateurs.
« Nous travaillons à protéger la vie privée mais puisque l’argent numérique laisse une trace sur la blockchain, cela ne sera pas entièrement anonyme comme c’est le cas avec un billet de banque », a soutenu Christine Lagarde.
Elle n’a pas manqué de rassurer les députés réunis à Bruxelles à l’occasion par une promesse de protection de la vie privée des utilisateurs de l’euro numérique.
par Mikaia