Les temps changent, même dans les salles de conseil feutrées des banques traditionnelles. Lentement, mais sûrement, l’univers crypto s’y invite. Et souvent, l’entrée se fait par la petite porte des stablecoins. Ce n’est pas une révolution brutale, mais une mutation progressive qui s’accélère.
Les stablecoins s’imposent dans les usages bancaires quotidiens
Selon une enquête Fireblocks publiée le 15 mai 2025, 90 % des institutions financières utilisent ou testent activement les stablecoins. Ce chiffre, impensable il y a cinq ans, montre que la frontière entre finance classique et crypto s’amincit.
Aujourd’hui, 58 % des banques les utilisent déjà pour les paiements transfrontaliers. Ces actifs stables permettent de contourner les lenteurs et les frais des circuits traditionnels. Ils répondent à un impératif d’efficacité : aller plus vite, réduire les coûts, rester compétitif.
D’ailleurs, 48 % des répondants citent la vitesse comme avantage principal, bien avant la réduction des coûts (30 %). Ce changement de priorité en dit long. « Les stablecoins deviennent un levier stratégique de croissance », affirme Ran Goldi de Fireblocks. Il ajoute : « Ce n’est plus seulement une question d’efficacité, mais d’innovation commerciale ».
Par ailleurs, 86 % des institutions se disent prêtes sur le plan de l’infrastructure. En d’autres termes, ce qui était un test devient un déploiement. Les anciens freins réglementaires tombent : seules 18 % des firmes évoquent encore la conformité comme obstacle. La régulation n’est plus une peur, c’est un accélérateur.
TradFi x DeFi : vers un mariage d’intérêt ?
Cette adoption massive ouvre un nouveau chapitre. Les stablecoins ne sont plus perçus comme une curiosité crypto, mais comme des ponts. On les intègre aux flux de trésorerie, aux règlements B2B, aux plateformes de paiement globalisées.
Demain, les banques pourraient ne plus simplement cohabiter avec la crypto. Elles pourraient la piloter. En intégrant les stablecoins à leur cœur de métier, elles prennent le contrôle d’un outil hybride.
On peut alors imaginer un futur où la finance traditionnelle épouse la finance décentralisée. Un mariage d’intérêt, certes. Mais un mariage qui pourrait accoucher d’un système plus agile, plus global, plus résilient.