MikaIl ne fait décidément pas bon être à la place de James Howells. Imaginez un peu : vous avez l’équivalent de 700 millions de dollars en bitcoins à portée de main, mais impossible de mettre la main dessus. Et pour cause, les autorités britanniques font barrage, catégoriques : pas question de lui donner accès à son propre magot.
Ce Gallois, désormais célèbre malgré lui, traîne cette mésaventure depuis 2013, année fatidique où son disque dur contenant la précieuse fortune a malencontreusement fini à la décharge municipale. Mauvaise organisation, rangement hasardeux, et hop, envolés les 8 000 BTC. Depuis, il ne ménage pas ses efforts pour les récupérer : démarches officielles pour fouiller le site, recours devant la Haute Cour, consultation d’experts en récupération de données… Rien n’y fait. Les tribunaux britanniques restent inflexibles, alignant refus sur refus, même après qu’il ait proposé de racheter le terrain.
Face à lui, le conseil municipal de Newport brandit l’argument écologique. Remuer un million de tonnes de déchets ne ferait pas que perturber l’environnement, mais poserait aussi un autre problème : ce disque dur, une fois jeté, appartient légalement à la municipalité. Et puis, à force d’interpellations et de procès, les autorités commencent à en avoir assez de ce feuilleton qui leur coûte temps et argent. D’autant que la décharge est vouée à devenir une ferme solaire d’ici 2026, ce qui n’a pas dû peser bien lourd en faveur du malheureux ingénieur.
« Demande d’appel auprès de la Cour d’appel royale : refusée. Le grand système d’injustice britannique a encore frappé… L’État protège toujours l’État. Prochain arrêt : la Cour européenne des droits de l’homme », s’est-il indigné sur X.
Morale de l’histoire ? Ne jamais perdre espoir, certes, mais surtout bien ranger ses affaires, y compris un « cold wallet ». Les accidents sont monnaie courante, et James Howells n’est pas le seul à en avoir fait les frais : souvenons-nous des incendies de Los Angeles qui ont réduit en cendres bien des fortunes numériques.
