La pépite Web3 belge Keyrock poursuit son envol

La pépite crypto belge vient de décrocher un important « label qualité » en Suisse, six mois seulement après l’ouverture de sa filiale à Genève. Une étape appréciable sur la trajectoire de cette entreprise qui, à défaut de viser la lune, ambitionne l’excellence mondiale.

« L’équipe a travaillé sans relâche pour étendre notre présence. C’est formidable de voir ces efforts récompensés », s’est félicité Kevin de Patoul, cofondateur et CEO de Keyrock, une entreprise phare de la crypto basée à Bruxelles. « Il reste encore beaucoup à faire, mais nous continuons d’aller de l’avant, inarrêtables ».

L’accomplissement qui enthousiasme à ce point chez Keyrock pourrait paraître aussi aride qu’anecdotique aux yeux de non-initiés puisqu’il s’agit d’une reconnaissance réglementaire en Suisse, à savoir un enregistrement auprès de la VQF, le plus ancien et grand organisme d’autorégulation reconnu par l’autorité fédérale helvétique de surveillance des marchés financiers.

Mais cette étape administrative vient gager la qualité industrielle de la société belge. Un processus d’enregistrement auprès de ladite VQF impliquait un examen complet et une évaluation approfondie des procédures internes de Keyrock pour valider la conformité aux réglementations anti-blanchiment.

L’obtention de ce label suisse renforce dès lors la réputation de Keyrock en tant qu’intermédiaire de confiance et témoigne de l’engagement que s’impose l’entreprise depuis sa création : concourir au développement d’une industrie crypto responsable.

« Alors que nous continuons d’étendre ses activités dans de nouvelles juridictions, cette étape confirme notre engagement à collaborer avec les autorités réglementaires du monde entier pour aligner nos opérations sur le plus haut niveau d’exigences de conformité », a estimé Reza Ghadiri-Zare, directeur juridique de Keyrock.

Fondée il y a un peu plus de cinq ans, dans le sillage de l’incubateur Start IT de KBC, Keyrock enregistre depuis une forte croissance malgré tous les séismes qui ont secoué la planète crypto. La société de trading algorithmique opère aujourd’hui sur plus de 85 plateformes d’échange, sur plus de 400 marchés, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

La fintech reste surtout populaire dans le milieu crypto pour son rôle de market maker, autrement dit fournisseur de liquidités : très concrètement, quand quelqu’un se connecte à un exchange, que ce soit Binance, Coinbase, Kraken, et qu’il veut acheter ou vendre un actif numérique à un certain prix, ce n’est pas naturel qu’il y ait automatiquement quelqu’un d’autre dans le monde qui, à ce moment-là, veuille faire l’opération inverse au même prix. Et c’est là qu’interviennent les solutions digitales développées en interne chez Keyrock.

« Ici, les règles sont strictes mais claires »

Son cofondateur et actuel CEO avait donné des sueurs froides à l’écosystème crypto belge en mars dernier. En annonçant tout simplement sur LinkedIn être « officiellement emménagé à Genève », Kevin de Patoul avait laissé craindre à certains la délocalisation de notre fleuron du web3 et de la DeFi. Avant de devoir rassurer les foules en rappelant tout aussi simplement que le centre de décision restait à Bruxelles mais que la croissance de Keyrock impliquait un développement international, dans des régions avec un fort potentiel commercial. À l’instar de la Suisse.

Le CEO travaille ainsi depuis Genève, dans la deuxième filiale après celle de Londres ouverte en 2022. La géolocalisation du bureau restant un détail chez Keyrock qui emploie plus de 100 personnes, réparties dans 25 pays et autant de fuseaux horaires que possible. Mais surtout, il règne en terre helvétique une clarté juridique particulière sur les questions financières.

« Nous avons choisi de mener ces efforts en Suisse parce que les règles sont très claires ici. Ces règles ne sont pas spécialement simples ou laxistes mais il y a des contrôles très précis », a affirmé Kevin de Patoul interrogé par CoinDesk.tv. « Pour des acteurs comme nous, c’est extrêmement important. Nous sommes très heureux de nous conformer aux règles les plus strictes mais aussi de savoir que ces règles ne vont pas changer tous les six mois ».

Une bonne nouvelle n’arrivant manifestement pas seule, Keyrock a profité de l’annonce de son « label qualité Suisse » pour indiquer l’extension des services de son bureau OTC. Le trading dit « over-the-counter » ou de gré à gré permet une approche plus personnalisée car les parties interagissent directement. Ce qui leur permet d’exécuter des transactions plus importantes (susceptibles de ne pas fonctionner sur les plateformes en raison de contraintes de liquidité), de trader des actifs numériques à faible liquidité ou encore de réduire le risque de contrepartie.

La nouveauté pour Keyrock tient désormais dans la prise en charge, aux côtés des classiques dollar américain et euro, de la livre sterling, du dollar australien et d’une dizaine de devises supplémentaires. Un autre franchissement d’étape pour la pépite crypto belge qui semble adapter ses solutions à mesure que la complexité et la diversité des produits financiers numériques augmentent à l’échelle mondiale.