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Cryptos : pourquoi les marchés pourraient à nouveau s’effondrer

La valeur du Grayscale Bitcoin Trust (GBTC) est en chute libre par rapport au Bitcoin. De quoi largement inquiéter les investisseurs.

Accolé au Bitcoin (BTC), le Grayscale Bitcoin Trust (GBTC) a perdu 42% de sa valeur. Autrement dit, il est en discount. Et pas qu’un peu. Pour la parenthèse, on parle de discount lorsque le prix d’un actif (A) est inférieur à la valeur nette de l’actif (B) auquel il est rattaché. À l’inverse, lorsque sa valeur est plus élevée, l’actif (A) est en premium.

Revenons-en à notre affaire. Le GBTC est ce que l’on appelle un véhicule d’investissement. En d’autres termes, il s’agit d’un fonds qui dispose de la faculté d’effectuer des placements pour le compte de ses investisseurs. Ici, Grayscale rassemble l’argent pour acheter des Bitcoins. Toutefois, il y a un détail d’importance à prendre en compte. En effet, puisque c’est Grayscale qui acquiert les Bitcoins, c’est la société qui en est la propriétaire. Or, avec la chute de la valeur du GBTC, les investisseurs remettent en doute la gestion de l’entreprise.

Transparence opaque

Face au recul du GBTC, la question des fonds réels en Bitcoins de Grayscale est arrivée sur la table. Officiellement, l’entreprise dispose de 634.000 BTC, soit un peu plus de 10 milliards de dollars. Le problème, c’est que les actionnaires de la société remettent en cause ces données. Ce qui a poussé Grayscale à réagir sur Twitter, dans un fil publié le 16 novembre : « Suite aux récents événements, nos investisseurs doivent savoir que la sûreté et la sécurité des avoirs sous-jacents aux produits d’actifs numériques Grayscale ne sont pas affectées ».

Toutefois, ces déclarations n’ont pas rassuré les investisseurs, loin de là. Deux jours plus tard, le 18 novembre, Grayscale s’explique à nouveau sur Twitter. Dans un fil intitulé « Sûreté, sécurité et transparence », la société déclare que « Coinbase effectue fréquemment une validation on-chain. Pour des raisons de sécurité, nous ne rendons pas publiques ces informations de portefeuille et de confirmation sur la chaîne par le biais d’une preuve de réserve cryptographique ou d’une autre procédure de comptabilité cryptographique avancée ». Or, cette déclaration passe très mal. Le refus de fournir les adresses des portefeuilles qui détiennent les Bitcoins accentue davantage la méfiance à l’encontre de Grayscale. Il faut dire qu’il y a de quoi, surtout après la faillite fulgurante de FTX.

Un problème d’ampleur

Pour bien comprendre les répercussions possibles, il est nécessaire de prendre du recul et de s’intéresser au cas de Genesis Trading. L’entreprise est actuellement en plein naufrage, ayant perdu plus d’un milliard de dollars avec la débâcle de Three Arrows Capital et 175 millions dans l’affaire FTX. Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que Grayscale et Genesis Trading appartiennent toutes les deux au groupe Digital Currency.

Pour réparer le panier percé, Digital Currency a personnellement renfloué les caisses de Genesis Trading à hauteur de 140 millions de dollars. Sauf qu’en parallèle, comme le démontre Cryptoast, Digital Currency est intervenue auprès de Grayscale pour racheter les GBTC revendus par des clients méfiants. Autrement dit, le groupe est désormais le plus gros détenteur de son propre actif. Là où cela pose véritablement problème, c’est que le cours du GBTC continue de chuter, et ce, alors que le groupe doit encore combler le milliard de dollars de perte de Genesis Trading. En définitive, Digital Currency est très proche d’un effet domino qui pourrait entraîner son krash, voire celui du marché tout entier.

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