Le 24 février, la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine. En dehors du drame humain qui s’y joue, la guerre a également de nombreuses autres conséquences, notamment sur les prix.
En raison de la guerre russo-ukrainienne, certaines marques de jeu vidéo pourraient repenser leur agenda et repousser la sortie de leurs futurs produits. Et ce, alors que le conflit va entraîner un trou dans le portefeuille des développeurs. Côté semi-conducteurs, l’industrie s’inquiète d’une hausse des prix, ce qui aggraverait la santé du secteur, déjà affaiblie par une longue pénurie de puces. Toujours côté prix, ceux du marché de l’électrique tremblent face à leur avenir. Après avoir enregistré une baisse de valeur au début des offensives, le Bitcoin s’échange désormais à plus de 40.000 dollars.
Un coup dur pour l’industrie du jeu vidéo
Pour apporter un soutien efficace et réactif à l’Ukraine, plusieurs des acteurs du secteur du jeu vidéo ont pris la décision de suspendre leurs activités en Russie.
Le premier studio à assumer cette position est CD Projekt Red, le papa de Cyberpunk 2077 et The Witcher. En clair, le studio a arrêté la distribution des jeux CD Projekt RED auprès des joueurs russes. Très rapidement, le gouvernement ukrainien a demandé officiellement à EA, Playstation, Microsoft, Sony et d’autres grands noms de faire de même le 2 mars 2022. Ainsi, Electronics Arts a banni les équipes russes de FIFA 22 et NHL, et Microsoft a décidé de stopper la vente de ses consoles en Russie.
D’après les premières estimations, mettre de côté le marché russe représenterait un manque à gagner de 2,5 milliards d’euros. Pour rappel, d’après une étude de l’institut Statista l’année dernière, le pays est le huitième plus gros consommateur du secteur.
En plus de conséquences économiques, la guerre engendre également des modifications dans l’agenda de sorties de certains développeurs.
Les studios de développement ukrainiens sont à l’arrêt

L’invasion de l’Ukraine par la Russie oblige le studio GSC, basé à Kiev, à stopper le développement de STALKER 2 Heart of Chernobyl. Un des plus gros jeux Xbox / PC prévu pour la fin d’année 2022.
“Cette vidéo est une réponse à votre question « comment allez-vous ? ». Nous nous efforçons d’aider nos employés et nos familles à survivre, le développement du jeu a donc été mis de côté, mais nous allons définitivement le continuer après notre victoire. Gloire à l’Ukraine”, a déclaré le développeur dans une vidéo. À noter que cette décision ne signifie pas que l’annulation définitive de la sortie du jeu.
STALKER 2 se déroule dans l’environnement de la centrale de Tchernobyl. Dans le jeu, la zone abandonnée est peuplée par des mutants et mercenaires. Dans la réalité, la centrale a été prise par l’armée russe. Depuis, elle a été complètement déconnectée du réseau électrique et plus de 200 techniciens et gardes sont bloqués sur le site, sous surveillance russe.
Plusieurs autres studios ukrainiens ont également annoncé une mise en pause des projets. Frogwares (Sherlock Holmes) et 4A Games (Metro) notamment font partie des plus gros studios du pays.
Le marché de l’IPTV tremble
Toujours dans le thème du divertissement, l’invasion russe en Ukraine pourrait avoir un impact sur les réseaux IPTV des pays européens. En effet, un des réseaux les plus importants d’IPTV se trouve en Russie. Une des répercussions du conflit serait le blocage du service chez les utilisateurs belges. Concrètement, d’après Sudinfo, cela concernerait entre 40.000 à 50.000 utilisateurs.
Cela fait quelques années que Moscou est au cœur de cette économie parallèle. Le pays serait même le point de départ de bon nombre de ces réseaux. “Si les pays européens décidaient de bloquer tout ce qui provient de Russie, l’un des principaux réseaux russes des IPTV ‘I Play’ pourrait être touché et cela concernerait des milliers de Belges”, indique une source interrogée par Sudinfo.
Ainsi, si la guerre entraîne un blocage de tous les flux internet ou si les pays européens décident de bloquer tout ce qui provient de Russie, les services dépendants du réseau russe I Play pourraient être bloqués. Les utilisateurs d’IPTV n’auront alors plus accès à leurs chaînes.
Pour rappel, IPTV est le diminutif d’Internet Protocol Television. Il s’agit de la diffusion de canaux de télévision via Internet. Une fois branché à un téléviseur, le boîtier IPTV donne accès à des centaines de chaînes, dont tous les canaux belges. L’utilisation des services de ce boîtier ne devient illégale qu’à partir du moment où le contenu auquel l’utilisateur accède se fait illégalement.
Des conséquences en chaîne sur le marché de l’électronique
Les sanctions à l’encontre de la Russie ne se limitent pas au secteur du jeu vidéo et du divertissement. En effet, les principaux fondeurs et fournisseurs de semi-conducteurs ont suspendu leur fourniture aux clients russes. Ainsi, certains craignent que le conflit ne perturbe la production de semi-conducteurs.
La Russie et l’Ukraine sont de gros fournisseurs de gaz tels que le néon, de métaux non-ferreux comme le palladium ou le nickel, ainsi que de substances chimiques telles que le C4F6. Toutes ces matières premières sont essentielles à la production de puces. En chiffres, l’Ukraine représente 70 % de la production de néon dans le monde et la Russie 40 % de celle du palladium.
Face à ces inquiétudes, les acteurs du secteur rassurent. “L’industrie des semi-conducteurs dispose d’un ensemble diversifié de fournisseurs de matériaux et de gaz clés. Nous ne pensons donc pas qu’il y ait de risques immédiats de perturbation de l’approvisionnement liés à la Russie et à l’Ukraine”, a déclaré la Semiconductor Industry Association. Pour rappel, elle compte parmi ses membres AMD, Nvidia et Qualcomm parmi ses membres. De son côté, l’association de l’industrie des semi-conducteurs (SIA) explique que l’impact de la guerre devrait être minime. Et ce, en raison du faible poids de la Russie dans le secteur.
Mais, même si les experts de Techcet jugent l’impact immédiat sur l’industrie européenne “faible”, ils précisent tout de même que “la chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs est déjà mise à rude épreuve par l’augmentation de la demande de puces”. Ainsi, toute perturbation de l’approvisionnement en matériaux pourrait avoir un impact négatif sur la production de puces dans les 6 à 12 prochains mois. En clair, selon eux, la guerre pourrait “ralentir la trajectoire de croissance que l’industrie européenne des puces espère voir se dessiner”.
Les prix des véhicules électriques pourraient augmenter

La guerre en Ukraine aura aussi un impact sur le marché automobile. En effet, le conflit russo-ukrainien a fait exploser le cours du nickel. Ainsi, le 9 mars, le prix de ce métal s’envolait de plus de 70 %. Il a atteint un montant record de 100.000 dollars la tonne. La crainte d’un blocage des exportations par la Russie a causé l’explosion des prix sur les bourses.
La Russie est à l’origine de plus de 20 % du nickel. Et ce, alors que le pays ne représente que 6 % de la production mondiale de nickel. Pour comprendre cette différence entre la position du pays dans la fabrication de batterie et la production mondiale, il faut savoir que le nickel utilisé pour la fabrication des batteries au lithium de véhicules doit être de haute qualité. Toutes les productions ne conviennent donc pas à cet usage.
En clair, si les constructeurs ne parviennent pas à dégager des alternatives et surtout si les prix du nickel continuent à grimper, une hausse des prix des véhicules électriques sur le long terme ne serait donc pas à exclure.
Les cryptomonnaies remontent la pente
Suite à l’invasion russe, la valeur de la majorité des crypto-monnaies avait fortement chuté. Mais ces devises numériques ont rapidement repris du poil de la bête. Quinze jours après le début du conflit, le Bitcoin enregistrait une hausse de plus de 15% de sa valeur.
En tant de guerre, les actifs digitaux peuvent constituer une arme aussi importante que les monnaies. Par exemple, ils se mutent en valeurs refuges. Ainsi, alors que la Rouble dégringole de 30% suite aux sanctions économiques européennes contre la Russie, le Bitcoin enregistre des taux historiques.
Ce mercredi, la valeur du bitcoin a explosé. Et ce, malgré la guerre en Ukraine et des troubles sur les marchés des matières premières. Ainsi, hier, le jeton s’échangeait à plus de 41.000 dollars, soit, environ 37.500 euros. Cela représente une progression de plus de 7%. De son côté, l’Ethereum a augmenté sa valeur de presque 6% et le Litecoin a gagné 6,5%.
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