Etienne FromentLes plates-formes d’échanges ont vu affluer des volumes anormaux en provenance d’Ukraine.
L’invasion russe de l’Ukraine a poussé de nombreux Ukrainiens à investir dans les cryptomonnaies et en particulier dans le Bitcoin. Jeudi, la plate-forme d’échange Kuna a enregistré des volumes trois fois supérieurs à la normale.
Mercredi déjà, de nombreux Ukrainiens s’étaient précipités dans leur banque pour retirer leurs économies. Plusieurs agences étaient tombées à court de liquidités. Le hrvyna, la monnaie locale, a enregistré une légère baisse de son cours, replongeant pour la première fois depuis juin 2021 sous les 30 eurocents. Le cours du hrvyna menace de passer sous le seuil des 28 eurocents dans les prochains jours, son plus bas niveau historique.
Outre la guerre, l’inflation menace l’Ukraine. La perte de valeur du hrvyna et l’enlisement potentiel du conflit pourraient pousser la population locale à davantage s’appuyer sur ces plates-formes décentralisées pour sauvegarder leurs actifs.
Il y a quelques jours, le pays avait légalisé les cryptomonnaies, ouvrant légalement les portes à de nouvelles possibilités pour les investisseurs locaux. Mykhailo Fedorov, le vice-président ukrainien, avait alors déclaré que cette légalisation “permettra aux Ukrainiens de protéger leurs biens de possibles fraudes ou abus.”
Dans de nombreux pays en guerre ou ayant subi une très forte inflation, les cryptomonnaies ont tendance à devenir une valeur refuge. Les locaux transfèrent leurs fonds sur un portefeuille numérique et les convertissent ensuite dans diverses cryptomonnaies. S’il y a toujours la possibilité d’un piratage, les utilisateurs ont toujours l’accès à leurs économies et peuvent surtout les transférer librement, sans craindre que leurs actifs ne soient saisis par les banques ou les autorités.
Si le Bitcoin reste une valeur sûre, les plates-formes d’échange permettent également de convertir des avoirs en stablecoins, des monnaies basées sur le cours du dollar ou de l’euro, deux devises de référence sur les marchés internationaux, qui permettent de garder une certaine stabilité sur les actifs.
