Dans le monde des cryptomonnaies, le jargon est assez riche. Si tout le monde ou presque a déjà entendu parler du Bitcoin, beaucoup se demandent probablement ce que signifient les termes « altcoin », « stablecoin », « shitcoin » et « satcoin ». Explications.
Altcoin : Ce terme est composé de la contraction des mots anglais « alternative » (diminutif « alt ») et « coin ». On peut le traduire en français par « pièce de monnaie alternative ». Autrement dit, il désigne l’ensemble de toutes les cryptomonnaies qui ne sont pas du Bitcoin, le premier système de cryptomonnaie mis en place. À l’heure où sont écrites ces lignes, on compte un peu plus de 9800 altcoins. Parmi les plus célèbres, on peut évoquer Ethereum, Tether, BNB, Solana, Ripple ou encore Cardano. La plupart d’entre eux ont un fonctionnement similaire au Bitcoin, servant de réserve de valeur, mais une partie offre des applications différentes, comme les security tokens et les utility tokens. Plusieurs paramètres varient toutefois, chaque altcoin ayant son propre cours et ses spécificités.
Profitons-en pour rappeler que toutes les cryptomonnaies englobées dans le terme altcoin ne sont pas toutes des « coins » à proprement parler. Par exemple, Tether cité ci-avant est un token et non un coin. La différence, c’est qu’un coin est une unité de valeur propre à une blockchain, alors qu’un token est un actif numérique qui n’a pas sa propre blockchain. En l’occurrence, Tether est un token reposant sur la blockchain Ethereum (qui est donc un coin). En définitive, le mot altcoin est un mot-valise générique qui comprend toutes les cryptomonnaies hors Bitcoin. Cette appellation a été popularisée en 2015 avec l’arrivée d’Ethereum.
Stablecoin : Le mot est composé de « stable » et « coin ». On peut donc le traduire par « pièce de monnaie stable ». La différence avec les crypto-actifs réputés pour leur volatilité, c’est que les stablecoins sont indexés sur un autre actif (devise fiduciaire, autre cryptomonnaie, cours de l’or…). L’avantage, comme le nom le suggère, c’est de conserver une cryptomonnaie dont la valeur se maintient. Cela permet de faciliter leur utilisation au quotidien pour payer des biens ou des services, tout en conservant l’avantage d’une cryptomonnaie. Prenons un exemple. L’Euro Coin (EURC) de Circle est un stablecoin centralisé adossé à l’euro. 1 EURC équivaut donc à 1€. Si on s’attarde sur ses variations entre août 2022 et septembre 2024, on voit bien que sa valeur est, à 2 cents près, égale à 1€. On peut donc bien constater la stabilité de cet actif.

Précisons que les stablecoins sont répartis en trois grandes catégories. Il y a les stablecoins centralisés (modèle le plus standard) indexés sur une monnaie fiat, les stablecoins décentralisés indexés sur une autre cryptomonnaie et les stablecoins décentralisés algorithmiques basés sur des algorithmes qui font office de banques centrales ajustant l’offre pour maintenir la stabilité. Chacun a ses petites spécificités. Ainsi, les stablecoins décentralisés ont un risque d’instabilité plus accru que ceux qui sont centralisés. La technologie associée est également plus complexe.
Shitcoin : Si vous parlez un petit peu anglais, vous avez déjà saisi le sens de ce néologisme. En effet, ce mot-valise se compose des mots « shit », qui signifie littéralement « merde », et « coin ». En somme, on peut le traduire par « pièce de monnaie de merde ». Plus concrètement, c’est un terme que l’on utilise pour parler des cryptomonnaies dont l’échec semble inévitable, quand on n’y voit pas une escroquerie. Du moins, ce sont des actifs considérés comme étant sans valeur ou avec une valeur très faible. En somme, si vous tombez sur un crypto-actif qualifié de shitcoin, mieux vaut fuir.
Souvent, il n’apporte rien au système cryptographique, voire n’a pas d’utilité, si ce n’est une éventuelle spéculation. Alors quel est leur intérêt direz-vous ? Ce sont des cryptomonnaies qui peuvent être utilisées pour manipuler les marchés ou extorquer de l’argent à des investisseurs peu regardants. Parfois, certains résultent même d’une simple blague. Bien souvent, l’investissement demandé est assez faible et les shitcoins sont accompagnés de la promesse d’une forte plus-value. Il arrive que le cours s’envole mais généralement il chute très rapidement après. On parle donc d’une forte volatilité, bien supérieure à la plupart des altcoins connus. Dans tous les cas, méfiez-vous, surtout si l’équipe qui lance la cryptomonnaie sort de nulle part ou presque.
Satcoin : Si les trois termes vus préalablement semblent plutôt évidents au niveau de leur signification, le satcoin est un peu plus subtile. En effet, il est né de la contraction de « satoshi » et de « coin ». Au-delà de l’évocation du nom de l’entité qui a créé le Bitcoin, le satoshi se rapporte surtout à la plus petite unité du bitcoin, équivalent précisément à 0,00000001 BTC. De fait, un satcoin fait référence à une cryptomonnaie dont la valeur est très faible. Logiquement, on pourrait faire le parallèle avec le shitcoin, sauf qu’en l’occurrence le terme n’est pas lié à tous les aspects négatifs associés à ce dernier. Ainsi, on l’utilise plutôt pour parler de microtransactions impliquant de faibles valeurs. Il peut également être associé à des crypto-actifs qui ont un fort potentiel mais qui sont sous-évalués ou, au contraire, à des cryptomonnaies dont le cours à fortement chuté, réduisant ainsi leur valeur. En bref, si vous parlez de satcoins, c’est que vous évoquez des montants très faibles.