Peut-on vraiment imaginer une communauté sans chef, sans patron, sans numéro un ? Un groupe qui fonctionne sans hiérarchie ? Dans l’univers du Web3, certains n’en doutent pas. Ils misent sur un nouveau type de gouvernance numérique : les DAO.
Depuis l’émergence de la blockchain, un mouvement lent mais profond remet en question les fondations de notre modèle social centralisé. L’idée ? Repenser la manière dont les humains collaborent, décident, investissent. Et dans cette dynamique décentralisée, les Organisations autonomes décentralisées, ou DAO, font office de laboratoire du futur.
Une DAO, c’est quoi ? C’est une organisation gérée collectivement par ses membres grâce à des règles codées dans des contrats intelligents, et enregistrées sur une blockchain. Pas de directeur, pas de conseil d’administration. Les décisions sont prises à la majorité, selon un système de vote numérique. La blockchain assure la transparence, l’immuabilité des décisions, et la sécurité des fonds.
Le carburant de ces DAO : les cryptomonnaies. Les membres possèdent des tokens qui leur donnent des droits de vote. Et pour faire tourner la machine ? Des smart contracts, ces lignes de code qui s’exécutent automatiquement selon des règles définies.
Il existe aujourd’hui des DAO d’investissement, de gouvernance, artistiques, culturelles ou caritatives. L’une des plus célèbres reste ConstitutionDAO, qui a tenté en 2021 d’acheter collectivement une copie de la Constitution américaine. Même sans succès, elle a démontré la puissance d’un groupe décentralisé.
Les DAO ne sont pas nées d’hier. Les premières idées ont germé en 2013, et depuis, le concept a gagné en maturité. Certes, les scandales comme le piratage de « The DAO » ont laissé des traces. Mais aujourd’hui, ces douze années d’évolution dessinent de nouvelles perspectives de collaboration, à l’abri des vieilles pyramides du pouvoir.