Avenir du web pour les uns, conception idéaliste pour les autres, le concept d’un web décentralisé fait de plus en plus parler de lui. On vous explique.
Délire de geek ou avenir du web ? Dans un monde numérique en pleine évolution, les nouveaux concepts technologiques suscitent de nombreux débats. Métavers, intelligence artificielle, NFT, blockchain, tant de notions dont les concepts peuvent être encore floues, voire inconcevables. Le Web3 est l’un d’entre eux. Ce projet de web décentralisé, basé sur la technologie de la blockchain, n’est plus seulement l’apanage des technophiles. Depuis 2021 et la montée en puissance des cryptomonnaies, le concept s’immisce de plus en plus dans nos réflexions sur l’avenir du web. A tel point qu’un nouveau marché est en train de se créer autour du Web3. De quoi s’agit-il concrètement ?
Un web décentralisé
Comme mentionné ci-dessus, le Web3, ou Web 3.0, désigne un concept de web décentralisé, qui évoluerait au travers et grâce à la technologie de la blockchain. Cette même technologie de stockage, qui rend aujourd’hui possible le fonctionnement des crypto-monnaies comme le Bitcoin ou l’Ethereum ou encore les jetons non-fongibles (NFT).
Ainsi, le Web 3.0 est considéré par ses partisans comme une nouvelle version du web. Pour rappel, le Web 1.0, des années 90 au début des années 2000, était un web statique, avec des contenus figés. L’avènement des réseaux sociaux et des plateformes de partage comme Facebook, YouTube ou Twitter, a fait muter cette précédente version en Web 2.0, appelé aussi web social. Ces nouvelles interactions constituent, pour le moment, la version actuelle du web.
Dans sa philosophie, le Web3 s’oppose donc aux réseaux centralisés. Le concept se veut être une alternative au web actuel, détenu en majorité par les géants du net, notamment les GAFAM. La décentralisation permettrait ainsi, dans les grandes lignes, de contrer le monopole économique et les difficultés de régulation des puissances publiques.
Un avenir incertain
“Les plateformes et les applications ne seront pas détenues par un acteur central, mais par les usagers, qui gagneront leur part de propriété en contribuant au développement et à la maintenance de ces services”, avait expliqué Gavin Wood au magazine Wired en novembre 2021. Cet informaticien anglais, cofondateur de l’Ethereum, est considéré comme le père du Web 3.0. Le concept aurait été imaginé en 2014, presque en même temps que la mise en route de sa crypto monnaie, qui est actuellement la deuxième plus importante monnaie cryptographique décentralisée derrière le Bitcoin. Le projet de Web3 est désormais soutenu par la Web3 Foundation, également pilotée par Gavin Wood.
Si le concept d’un “nouveau web” provoque une certaine effervescence, il suscite également des points de crispations tant sur sa faisabilité que ses potentielles applications. “C’est finalement une entité centralisée avec une étiquette différente”, avait dénoncé Jack Dorsey, l’ex patron de Twitter, sur ce même réseau social en décembre 2021.
L’informaticien et entrepreneur américain avait insinué dans le même message que le Web3 n’appartient pas aux utilisateurs mais bien aux investisseurs et à leurs partenaires. De son côté, son futur prédécesseur, Elon Musk, s’était simplement fendu quelques jours plus tôt, dans sa verve habituelle, d’un : “Le Web3 sonne comme une connerie”, en réponse à un tweet de Sam Altman, le cofondateur d’OpenAI.
Le Web3 et plus particulièrement les enjeux de décentralisation soulèvent encore de nombreuses questions tant sur le plan pratique que théorique. Certains détracteurs s’interrogent notamment sur la régulation et la cybersécurité de ce potentiel futur numérique. Et si des initiatives de réseaux décentralisés comme Mastodon ou Bluesky – sur lesquels les utilisateurs restent propriétaires de leurs données – ont déjà été développées, leur succès auprès des utilisateurs est encore attendu. Une chose est sûre, c’est que le Web 3.0 suscite autant d’attention que le Web 2.0 à son époque. L’histoire se répètera-t-elle ?
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