Vendredi 3 janvier dernier, les fidèles de la secte Satoshi Nakamoto ont soufflé les 16 bougies du “Genesis Block” de Bitcoin, ce qui, pour les initiés, marque la fin de l’hégémonie de la finance classique.
Mais qu’est-ce donc que ce mystérieux “Genesis Block” ? Il s’agit du tout premier bloc d’une blockchain, aussi appelé “bloc 0” (ou parfois “bloc 1”). Chaque blockchain étant une sorte de millefeuille numérique, le “Genesis Block” en est la pâte feuilletée. Codé en dur dans le logiciel, il est la fondation sur laquelle repose l’empire Bitcoin. Petite particularité : ce bloc inaugural contient un message sibyllin, mais ô combien évocateur, inséré par le génial Satoshi Nakamoto : “The Times 03/Jan/2009: Chancellor on brink of second bailout for banks“. En VF : “La chancelière au bord d’un deuxième sauvetage des banques”. Et il valu 50 BTC de récompenses au père fondateur.
Six jours. C’est le temps qu’il a fallu pour voir apparaître le deuxième bloc du réseau Bitcoin. Une lenteur assumée par le mystérieux Nakamoto, qui semble s’être inspiré de la Genèse biblique, où le monde s’est aussi bâti en une semaine. En comparaison, aujourd’hui, les mineurs – ces petits soldats équipés de machines surpuissantes dédiées au calcul SHA-256 – extirpent un bloc toutes les dix minutes, montre en main. C’est Binance qui le dit, et eux, ils n’exagèrent pas.
Pour pimenter le jeu, Nakamoto a intégré un mécanisme inédit : la récompense de bloc est divisée par deux tous les quatre ans. Résultat des courses : depuis le quatrième halving d’avril 2024, les mineurs ne touchent plus que 3,125 bitcoins par bloc validé (soit un peu plus de 294 000 euros). Et pour les petits curieux, sachez que le dernier bloc, le 21 millionième, ne verra le jour qu’en 2140.