François RemyFranchissement d’étape importante, l’acteur blockchain belge a remporté la vente aux enchères lui permettant de se connecter au réseau multi-chaînes Polkadot. Le soutien de la communauté crypto offre ainsi à Logion de nouvelles perspectives « de collaboration et d’innovation ».
Enchères fructueuses. 111.335 DOT récoltés. Soit l’équivalent de 700.000 dollars. Chez Logion, le justicier de la blockchain, on se réjouit de cette marque de confiance de la communauté. L’opération financière lui confère un accès privilégié à Polkadot, un protocole réseau éprouvé d’échange de données entre différentes blockchains.
Polkadot nomme ces blockchains hétérogènes « parachains », les connecte à son épine dorsale technologique (relay chain) pour bénéficier des capacités mais les autorise aussi à se lier à d’autres réseaux externes via des sortes de ponts informatiques (bridges).
« C’est une nouvelle ère. Devenir parachain dans l’environnement Polkadot offre sécurité et facilité pour réaliser des transactions. Leur approche en termes d’interopérabilité et de gouvernance correspond à notre vision d’avenir du web3 », nous confirme David Schmitz, cofondateur et Chief Evangelist de Logion.
L’organisation belge entamant son internationalisation prend soin au passage de préciser que les services de certification et de gestion des données de Logion restent « blockchain agnostiques », c’est-à-dire sans lien unique avec une certaine forme plateforme décentralisée mais bien opérable avec plusieurs chaînes dont le sous-bassement technique diffère.
Ce qui correspond précisément avec le statut de parachain de Polkadot où les blockchains demeurent souveraines, au sens qu’elles peuvent développer leurs cas d’usage spécifiques avec leurs propres tokens et fonctionnalités.
Bougies et prêts communautaires
Pour départager les candidatures au rang de parachain, Polkadot met en compétition les projets en ouvrant un point d’ancrage (slot) sur sa blockchain centrale à remporter dans le cadre d’une « vente à la bougie » : clin d’œil à la méthode de cession de navires employée au XVIe siècle, les offres courent jusqu’à ce que la flamme d’une chandelle numérique s’éteigne, au terme d’un délai aléatoirement établi par le système.
Ce procédé, dont Logion est sorti vainqueur fin novembre grâce à 317 contributions, débouche sur la location du slot réservé pendant 96 semaines et implique la mise en garantie locative d’une caution en DOT, le token utilitaire natif de Polkadot, pour la durée du bail.
Les détenteurs de DOT peuvent aider leurs parachains préférées à remporter une enchère en contribuant à un prêt communautaire (crowdloan), qui consiste à bloquer temporairement leur dotation en garantie et potentiellement gagner une récompense en retour.
« Le soutien massif des membres de la communauté pour sécuriser notre emplacement sur la chaîne relais de Polkadot démontre la confiance qu’ils ont en nous. Un nouveau chapitre commence, notre intégration dans cet écosystème nous ouvre de nouvelles collaborations et de nouvelles pistes d’innovation », estime-t-on chez Logion, dont la mission d’un cadre légal pour plus de transparence et d’accessibilité des actifs numériques en ressort également renforcée.
Logion fait ses preuves…
Il persiste un fossé entre les actifs du monde réel et leurs versions tokenisées, entre matérialités juridiques et représentations on-chain. L’objectif d’un Logion consiste à combler cet écart significatif en intégrant de la valeur tangible, des droits et des devoirs numériques selon le concept de « preuve de loi » (proof of law). En mêlant sécurité technologique et sécurité légale décentralisées, via son réseau d’officiers judiciaires, la plateforme ambitionne de concourir à une économie numérique digne de confiance et plus démocratique.
Cette proposition de valeur avait déjà convaincu des investisseurs tels que Wallonie Entreprendre, le nouvel outil économique et financier de la Région wallonne, Harbour Industrial Capital, un fonds d’investissement dédié à Polkadot, ou encore Outlier Ventures, l’accélérateur web3 « le plus actif ».
D’autres entreprises plus traditionnelles accordent désormais du crédit au système Logion et l’intègrent, à l’instar de l’entreprise ITraceIT pour son passeport diamantaire. « C’est un bon début », ponctue dans un sourire le cofondateur de Logion, qui connaît la nature d’autres discussions, en Asie notamment, dont l’évolution méritera l’attention en 2024.
