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Edward Snowden met en garde contre Solana

Le célèbre lanceur d’alerte Edward Snowden, planqué en Russie depuis qu’il a filé entre les pattes de l’Oncle Sam, a récemment glissé quelques piques bien senties à l’encontre de Solana. Une sortie qui risque de faire grincer des dents du côté des développeurs de cette blockchain en vogue.

Lors du Token2049, un grand raout dédié au Web3 qui s’est tenu il y a peu à Singapour — avec, au passage, la présentation des classeurs numériques, ces fameux successeurs des wallets crypto — Snowden a dégainé ses critiques sur Solana. La blockchain, autoproclamée “Ethereum Killer”, présenterait, selon lui, quelques vilaines tendances à la centralisation, rapporte le Daily Coin.

D’où lui viennent ces griefs ? D’abord, il faut reconnaître que Solana a joué la carte de l’innovation, avec une vitesse accrue et des coûts réduits. De quoi séduire les utilisateurs, certes. Actuellement, la plateforme est l’eldorado des créateurs de memecoins, même si ces derniers connaissent en ce moment des plongeons vertigineux. Mais, selon Snowden, ce succès à bas prix a un coût caché : « Un système avec des leviers que d’autres peuvent actionner contre vous. »

Et qui dit centralisation, dit risque pour la vie privée, un sujet qui fait frémir Snowden. Plus Solana attire du monde, plus les gouvernements flairent l’aubaine pour poser leurs grosses paluches sur les données enregistrées. Rappelons que Snowden s’est fait un nom en dénonçant les pratiques peu reluisantes des services de renseignement américains, ce qui lui a valu de fuir son pays d’origine sous la menace d’une lourde peine de prison pour espionnage. Exilé à Moscou, il continue à ferrailler pour le droit à la vie privée, même si cela implique de critiquer des géants de la blockchain.

Dans l’esprit de Snowden, la centralisation inhérente à Solana représente un danger : « Un système avec des leviers que d’autres peuvent simplement vous prendre »; Mais il tempère : pour l’instant, le réseau est surtout utilisé pour des arnaques et des cryptos mèmes, ce qui limite l’ampleur de la menace. Les États, pour l’instant, n’en font pas une priorité.

« [Certains gouvernements cherchent activement] à bureaucratiser, à influencer, à pousser, à façonner et, in fine, à contrôler chaque individu sur leur territoire, et au-delà, dans la mesure rendue possible par la technologie », rappelle Snowden, qui en connaît un rayon sur les méthodes de surveillance made in USA.