Fallait être sacrément culotté pour oser faire passer une loi déclarant le bitcoin monnaie légale quand aucun pays n’avait osé franchir le pas. Mais au Salvador, en septembre 2021, sous la houlette d’un président gonflé à bloc, l’impossible est devenu réalité. Et le bonhomme est même allé jusqu’à lancer sa campagne « One Bitcoin Per Day ». Aujourd’hui, alors que le BTC dépasse allègrement les 90 000 $ la pièce, Nayib Bukele savoure sa victoire.
Dès son premier mandat, le président Bukele s’est attiré un feu nourri de critiques en jouant la carte bitcoin. Ses opposants ont hurlé au scandale, le FMI a déployé ses drapeaux rouges, et même ses concitoyens se sont montrés sceptiques. Mais celui qu’on surnomme « le dictateur le plus cool du monde » n’a pas lâché l’affaire. Résultat ? Aujourd’hui, les applaudissements fusent.
« Je vous l’avais bien dit », s’est-il fendu d’un petit message, mardi dernier, sur son compte X, en constatant que sa lubie bitcoinienne est devenue un investissement en or massif.
Qui aurait parié, il y a trois ans, alors que le BTC tournait autour de 40 000 dollars ? C’est pourtant là, en septembre 2021, qu’il a décidé de faire le plein de bitcoins pour son pays, avec pour objectif :
- Bancariser 70 % des Salvadoriens ;
- Attirer les investisseurs internationaux ;
- Réduire les frais de transfert d’argent à l’étranger ;
- Et, cerise sur le gâteau, faire des bénéfices.
Côté gains, il faut savoir que El Salvador n’a pas acheté tout son stock de bitcoins en une seule fois. Le pays a payé en moyenne 44 325 dollars par bitcoin, en accumulant patiemment. Et depuis 2022, Bukele a même instauré l’achat quotidien d’une pièce de BTC, histoire de garnir les réserves sans dépenser un bras d’un coup.
Bingo ! Avec le bitcoin au-dessus des 90 000 dollars, les 5 932 bitcoins du Salvador affichent une plus-value d’environ 270 millions de dollars deux ans après, précise CoinDesk. De quoi envisager des solutions pour alléger la dette nationale, fixée à 2,5 milliards de dollars en billets verts.