Sceptique d’un jour, sceptique toujours ? Jamie Dimon appartient à cette race d’irréductibles qui ont toujours dénigré le Bitcoin. Mais à l’heure où les marchés plébiscitent l’or numérique, même les bastions de la finance traditionnelle semblent céder. Peut-on vraiment éternellement tourner le dos à une telle dynamique ?
Jamie Dimon face au Bitcoin : l’heure de la reddition contrôlée
Pendant des années, Jamie Dimon a vilipendé le Bitcoin. En 2017, il déclarait qu’il « virerait tout employé qui en achète ». En janvier 2024, au Forum économique mondial de Davos, il a affirmé : « Je me fiche de savoir si BlackRock ou Fidelity investissent dans le Bitcoin ». Il qualifiait encore cette crypto-monnaie de « caillou de compagnie sans valeur ». Mais l’heure semble au pragmatisme. Le 19 mai 2025, devant ses investisseurs, il lâche : « Je ne suis pas fan du Bitcoin », mais concède : « Je défends votre droit d’en acheter ». Ce revirement n’est pas anodin. JPMorgan, avec ses 3 000 milliards d’actifs, ouvre l’accès au Bitcoin pour ses clients. Pas de garde directe cependant : la banque laissera cette tâche à des tiers. Ce choix résulte de plusieurs signaux forts. Depuis avril, le Bitcoin a bondi de 18 %, pendant que l’or chutait de 8 %. Les analystes de JPMorgan eux-mêmes tablent désormais sur une meilleure performance du bitcoin que celle de l’or pour la deuxième moitié de 2025.
Entre marchés, politique et opinion : pourquoi JPMorgan embrasse (à moitié) le bitcoin
La pression ne vient pas seulement des courbes. Depuis la victoire de Donald Trump, la réglementation crypto a changé du tout au tout. Le décret SAB 121 a été annulé, libérant les banques. Goldman Sachs a acheté pour 1 milliard de dollars d’ETF Bitcoin. Morgan Stanley a autorisé ses conseillers à en proposer. JPMorgan risquait de rester sur le quai. Dimon, malgré sa réticence, voit ses clients fortunés réclamer du bitcoin. Pour eux, diversifier devient vital. Sur Crypto Twitter, la réaction a été cinglante. « Jamie Dimon a plié le genou », a posté Cory Klippsten, PDG de Swan.