Avec la crise énergétique, l’Union européenne déclare la guerre au cryptominage.
L’hiver approche, et il s’annonce rude. Face à la crise énergétique, l’Europe veut réagir en diminuant sa consommation. Tant pour des questions de coût, que d’approvisionnement. Or, le secteur des cryptomonnaies est l’un des plus gourmands pour l’électricité. En cause, le cryptominage.
Parmi toutes les cryptomonnaies, le Bitcoin est plus particulièrement visé. Selon une étude de l’entreprise Selectra, spécialisée dans la comparaison d’offres énergétiques, la consommation annuelle de cette cryptomonnaie est de 112 térawattheures (TWh). À titre de comparaison, la Belgique utilise en moyenne 83 TWh chaque année. De plus, si l’on se penche sur l’échelle mondiale, la consommation d’électricité par les cryptomonnaies serait même de l’ordre de 0,4%.
Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants que la consommation d’énergie liée au cryptominage s’est accrue exponentiellement en quelques années. En effet, le Bitcoin n’utilisait, par exemple, que 7 TWh en 2017. « À ce rythme, la consommation mondiale d’énergie des cryptomonnaies sera bientôt équivalente à l’énergie utilisée par tous les data centers du monde réunis (ndlr : environ 1 %) », peut-on lire dans le rapport de Selectra.
Couper les vannes
Dire que le secteur est énergivore relève donc de l’euphémisme. Toutefois, en pleine crise énergétique, pas question pour l’Europe de laisser passer cela. Le Vieux Continent entend reprendre le contrôle et la Commission européenne s’est déjà prononcée en faveur de l’instauration d’un label énergétique. Ce label vise directement le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), auquel se raccrochent les blockchains. En parallèle, les États membres de l’Union européenne ont reçu certaines consignes. Notamment celle de se tenir prêts à interdire le cryptominage si la situation se dégrade.
Si peu de blockchains ont amorcé leur virage, Ethereum a quand même senti le vent tourner. En effet, la plateforme a d’ores et déjà modifié sa manière de fonctionner en passant de la proof of work (PoW) à la proof of stake (PoS). Pour rappel, le PoS remplace le mécanisme basé sur la puissance de calcul par un autre, qui est basé sur l’utilisation active du capital. En d’autres termes, il n’y a pas de « mineurs » de cryptomonnaies pour les blockchains PoS et, donc, la consommation d’énergie est largement inférieure à celle des blockchains PoW comme le Bitcoin. Une initiative que la Commission européenne n’a d’ailleurs pas manqué d’applaudir.
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