La consommation énergétique des transactions en Bitcoin fait débat.
Un rapport rédigé par un spécialiste de la blockchain contredit l’ensemble de ces affirmations sur l’impact énergétique des transactions en Bitcoin. Selon lui, les paiements en Bitcoin seraient bien moins énergivores que les paiements classiques.
Depuis plusieurs années, le Bitcoin est critiqué sur sa consommation énergétique et son impact sur l’environnement. Concrètement, c’est la “preuve de travail”, ou “proof-of-work” (PoW) en anglais, qui est pointé du doigt. Elle permet de synchroniser et de sécuriser le réseau.
Par exemple, selon le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) publié par l’université de Cambridge, la transaction d’un Bitcoin aurait une empreinte carbone équivalente à celle de 735.121 transferts monétaires par Visa. Ou encore, une empreinte carbone équivalente à 55.280 heures de consultation de YouTube. La banque centrale des Pays-Bas affirme, elle, qu’une seule transaction en Bitcoin représentait 402 kg d’émissions de CO2 en 2020, contre 300 kg un an plus tôt. D’après elle, cette augmentation de l’impact climatique par transaction serait liée à une forte augmentation de la consommation énergétique totale du réseau Bitcoin.
Face à ces affirmations, Michel Khazzaka, dirigeant du cabinet Valuechain, assure que les dépenses énergétiques du Bitcoin sont minimes, comparées à la consommation énergétique des paiements traditionnels. Il avance que le système bancaire consommerait 56 fois plus d’énergie que le Bitcoin.
Les modes de paiements traditionnels dans le viseur
Pour commencer, il faut bien noter que le rapport du spécialiste considère le paiement électronique au sens large. Il inclut donc les billets de banque et les pièces. Ensuite, pour arriver à ces résultats, le cabinet a pris en compte la durée de vie moyenne des machines de mining de bitcoins et le rythme de création de nouveaux matériaux informatiques. Il a analysé des données recueillies sur quatre ans.
Ainsi, il affirme que le système de paiement traditionnel demanderait un coût en énergie et une main-d’œuvre bien plus importants que celui des crypto-monnaies. Concrètement, le secteur emploierait 46 millions de personnes et consommerait 4 991 TeraWatt/heure par an, contre 88,95 millions TeraWatt/heure par an pour le Bitcoin. Il cite aussi les infrastructures des 25 000 banques et leurs 1 125 millions de succursales au niveau mondial, ainsi que les 4 millions de distributeurs automatiques pour les monnaies fiat. Pour définition, les monnaies fiat sont celles dont la valeur provient essentiellement d’un gouvernement ou d’une institution qui décide de son cours légal.
Des paiements cryptos plus rapides
Dans son rapport, Michel Khazzaka vante aussi la rapidité des paiements en crypto-monnaie face aux transactions classiques. En effet, alors qu’un paiement en Bitcoin peut prendre dix minutes, un paiement classique peut prendre jusqu’à cinq jours ouvrables. “Cela signifie qu’une transaction de paiement classique est 288 fois plus lente qu’une transaction en bitcoins”, indique le rapport.
Il cite d’ailleurs le “Lightning Network”. Il s’agit d’une surcouche qui permet d’augmenter les capacités de transaction instantanée de Bitcoin. Et ce, sans frais et sans augmenter la consommation du réseau principal. Selon le cabinet, le “Lightning Network” serait jusqu’à 194 millions de fois plus efficace énergétiquement qu’un système de paiement classique. Les systèmes de paiement actuels peuvent traiter 100.000 transactions par seconde maximum. Le duo Bitcoin et Lightning peut en traiter 1 million par seconde, soit, dix fois plus.