Développé par un tout petit studio indépendant, Bomb Rush Cyberfunk est sans doute ce qui se rapproche le plus d’une suite à l’excellent Jet Set Radio Future de Sega.
Vous vous souvenez peut-être de Jet Set Radio, un jeu d’action de Sega sorti à l’époque sur Dreamcast, dans lequel le joueur devait sillonner une ville futuriste avec ses rollers en écoutant de la musique funk, en taguant les murs et en affrontant la police. Un concept barré qui est devenu culte. Si le jeu a connu une suite, l’excellentissime Jet Set Radio Future, sorti sur Xbox, celle-ci n’a pas rencontré le succès escompté. Depuis, la franchise est soigneusement rangée au placard, aux côtés d’autres icônes du jeu vidéo comme Altered Beast ou Golden Axe.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le concept de JSR, il faut voir le jeu comme une sorte de mélange de Tony Hawk (ultra-arcade) dans un univers funk, avec un style graphique animé, des combats de boss, des duels et des niveaux totalement déjantés. Bomb Rush Cyberfunk en est pratiquement une copie complète. C’est bien simple, on a l’impression d’être littéralement dans un Jet Set Radio 3.
On commencera d’ailleurs ce test par souligner les défauts du jeu, qui sont pratiquement tous liés à la taille du projet. La team Reptile n’est bien sûr pas Sega et cela se ressent principalement à deux niveaux : la bande son est certes funky et comprend quelques titres très sympas, mais on est clairement quelques crans en-dessous d’un Jet Set Radio Future et c’est bien dommage quand on sait à quel point la BO du jeu était l’un de ses plus gros atouts. Le Character design fait aussi défaut. On sent bien l’ambition des développeurs de tenter de faire quelque chose de très similaire… mais le résultat n’est guère très convaincant, surtout en ce qui concerne les personnages principaux. On ressent de façon général un manque d’enrobage et de moyens sur ce projet, avec par exemple des cinématiques très simplistes, des dialogues qui ne sont malheureusement pas doublés et un monde certes réussi mais qui manque cruellement de vie.

Ca, c’est pour le négatif. Pour le reste, on peut le dire, Bomb Rush Cyberfunk est pratiquement une totale réussite. Visuellement tout d’abord, le jeu est relativement joli et surtout très fidèle à l’univers de Jet Set Radio. Comme on l’a dit plus haut, de prime abord, on pourrait même croire qu’il s’agit d’une suite officielle…
Côté univers aussi le jeu fait mouche, avec même un côté encore plus décalé que dans Jet Set Radio. Explications : on incarne ici un jeune homme tiré de tôle par un inconnu, qui va rejoindre un gang de skaters qui entend régner en maitre sur la ville. L’ennui, c’est que face à vous, il y a d’autres gangs, qu’il faudra écraser en soignant sa réputation et en les affrontant dans des duels épiques, mais également la police qui vient régulièrement jouer les trouble-fêtes. Notre jeune homme (appelé BG au début de l’aventure, pour “beau gosse”) est victime d’un accident puisqu’il est décapité dans un affrontement. Il se retrouve alors avec une tête de robot rouge et est renommé “Red”. De là, tout part en cacahuète et clairement, les développeurs ont osé tout et n’importe quoi dans l’intrigue et l’univers, et cela fait du bien car justement BRC est plus décalé encore que son modèle. On retrouve même des niveaux particulièrement déjantés dans les rêves du héros.

Côté gameplay, on retrouve tout ce qui a fait le succès de Jet Set Radio avec des mini mondes ouverts qui correspondent aux différents quartiers de la ville dans lesquels vous pourrez vous entrainer, acquérir de la réputation en réalisant des tags aux bons endroits, relever des micro-défis et surtout affronter le gang adverse dans un duel durant lequel il faudra faire plus de points que ses membres en grindant, réalisant des figures et des enchainements aériens. C’est fun, délirant et la recette fonctionne super bien même si le rythme est un peu haché. Le plus étonnant reste la façon avec laquelle le studio est parvenu à créer un gameplay extrêmement fluide qui favorise les enchainements de figures. Seul regret : les affrontements contre la police, terriblement fades puisqu’il suffira ici de matraquer 1 bouton pour frapper ses cibles. Les combats de boss contre la police sont à peine plus développés. Clairement, le combat est l’élément qui s’intègre le moins bien dans Bomb Rush Cyberfunk.

Au final, on n’a pas grand chose à reprocher à ce titre, qui s’élève bien comme le fils spirituel de JSRF. Le jeu de la Team Reptile est une réussite presque à tous les niveaux et si tout n’est pas parfait, il faut bien retenir qu’on est ici face à un jeu indé développé par une équipe de passionnés et pas la suite triple-A de Sega. Sur certains points, comme les contrôles du personnage, le scénario, Bomb Rush Cyberfunk fait même mieux que son modèle. Sur d’autres, comme les combats, la bande son, le character design ou des portions de level-design, on sent un relatif manque d’expérience de l’équipe, mais aussi de moyens. Qu’à cela ne tienne, Bomb Rush Cyberfunk n’en reste pas moins un formidable cadeau pour les fans de Jet Set Radio, qui seront sans doute ravis de pouvoir mettre la main sur cette suite spirituelle totalement inespérée. Côté durée de vie, comptez entre 9 et 20h de jeu, selon que vous alliez en ligne droite ou que vous tentiez le 100%.
Conclusion
Bomb Rush Cyberfunk est la suite spirituelle de Jet Set Radio Future. Le jeu de la Team Reptile n’a certes pas le budget d’une production Sega, et cela se ressent dans sa bande son moins percutante que celle de son modèle, ou son character design un peu cheap, mais les bases d’un solide clone sont là. L’univers décalé fonctionne à merveille, l’univers graphique est fidèle à celui de son modèle et les développeurs sont même parvenus à dépasser leur modèle au niveau du gameplay avec une prise en main extrêmement fluide, une plus large palette de mouvements et des enchainements extraordinaires. Ultra-fun, ce jeu de skate/rollers funky n’aura aucune difficulté à séduire les fans de la franchise de Sega. Et si le titre a certes ses défauts – notamment, les combats de piètre qualité -, il est très difficile de ne pas en tomber amoureux dès le premier contact – ou du moins passé la première heure de jeu.
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