Parmi les jeux les plus attendus de la rentrée, Immortals of Aveum était parvenu à attirer d’un large nombre de gamers avec ses graphismes à couper le souffle et son style de jeu unique. Pad en main, il a toutefois beaucoup de mal à convaincre…
Première production du studio Ascendant, qui a été fondé par des vétérans de l’industrie et est censé devenir l’un des studios phares d’Electronic Arts, Immortals of Aveum avait suscité un certain engouement des gamers lors de son annonce. Le jeu avait été présenté par Electronic Arts comme “un Call of Duty prenant place dans un monde médiéval-fantastique”. Pas d’épées ni de haches toutefois ici, mais des sorts. Car dans Immortals of Aveum, vous incarnez un Immortel, un mage d’élite chargé de protéger le Royaume de Lucium contre les agressions de Rasham, le royaume rival.

Et si Ascendant a beaucoup travaillé sur le world building avec quantité de cinématiques, dialogues et un lore assez vaste, on a malheureusement beaucoup de mal à s’intéresser à un scénario qui reste très fade du début à la fin, ou aux personnalités des protagonistes, peu intéressantes. Pire, il est souvent difficile de garder son sérieux face à des choix artistiques douteux et des dialogues atrocement creux. On ne va pas vous mentir, l’univers d’Immortals of Aveum est à des années lumières de celui d’un Seigneur des Anneaux ou d’un Donjons & Dragons. C’est kitsch au possible avec des effets visuels ultracolorés à l’écran, des personnages ultra-stéréotypés qu’on croirait tous sortis d’une série teenager de The CW et des dialogues dignes des plus mauvais films du MCU. Rien que ça.

Visuellement, le jeu est plutôt joli, mais on est loin de la claque qu’on attendait sur un jeu “new gen”. Les visages des personnages sont superbes, certains environnements charmants, mais les choix artistiques douteux, les nombreux bugs graphiques et surtout le manque de détails dans les environnements nous ramènent vitre à une triste réalité.
Pad en main, on se rend aussi très vite compte qu’Immortals of Aveum ne sera certainement pas le jeu de l’année. Le titre se joue comme un FPS, c’est vrai. Le joueur incarne ici un mage aux capacités uniques puisqu’il est capable d’utiliser les trois formes de la magie, et donc de passer d’un gantelet à l’autre de la pression d’un seul bouton. Il pourra ainsi maîtriser les forces du jeu, de la nature ou de la glace. Son arsenal est entièrement upgradable avec les ressources accumulées et totalement personnalisable aussi. Et si les combats sont plutôt intenses, le jeu se montre également très vite atrocement répétitif. Il n’y a que très peu de diversité dans le bestiaire puisqu’on affronte toujours les mêmes types d’ennemis, chaque type d’ennemi est plus fragile par rapport à une magie bien spécifique, ce qui réduit systématiquement votre choix dans l’approche du combat, et surtout, le jeu est très mal équilibré. Le début de l’aventure nous a ainsi paru beaucoup plus difficile que le milieu ou la fin du jeu… Pire, certains niveaux tirent en longueur avec des allers-retours incessants dans un open world creux.

Très ambitieux sur le papier, le jeu peine à convaincre par sa progression très linéaire, dans un univers open-world très mal exploité, et ne fait souvent qu’égratigner des idées qui auraient pourtant mérité d’être davantage explorées. L’open world aurait ainsi permis de créer un véritable jeu de rôle, avec des quêtes annexes, un système d’évolution du personnage plus libre (on se contente ici d’acquérir de nouveaux pouvoirs de mission en mission, sur un parcours bien défini), plus de diversité aussi dans les missions qui se réduisent la plupart du temps à avancer et tirer sur tout ce qui bouge jusqu’à un combat de boss la plupart du temps très décevant. Il y a, dans Immortals of Aveum, plein de choses qui ne vont absolument pas. A vrai dire, on a souvent eu l’impression de jouer à un jeu d’il y a 20 ans. Dans ce jeu, vous serez par exemple amené à détruire continuellement des coffres en bois pour récupérer du cash. Chaque micro-zone de jeu renferme un nombre incalculable de coffres à briser et parfois de manuscrits à récupérer – lesquels vous en apprendront plus sur le lore du jeu. Immortals of Aveum est également un jeu excessivement linéaire, qui se joue en ligne droite sans jamais pousser à la découverte. Les chapitres sont bien définis et encadrés par des cinématiques et dialogues. On n’est jamais poussé à interagir avec les autres PNJ ou à se lancer dans la découverte des lieux. Et c’est bien dommage, car il y avait un réel potentiel dans ce jeu. Au niveau des défauts notables on citera également l’IA très pataude des ennemis, un certain manque de lisibilité dans les combats et un rythme haché.
Tout n’est bien sûr pas à jeter : le jeu est graphiquement très correct, la durée de vie est relativement solide (comptez 12 à 15h), et les combats restent funs, pour peu que vous n’enchainiez pas les heures de jeu. L’ennui, c’est que pour un jeu triple-A, l’expérience est loin d’être marquante. Immortals of Aveum a nécessité cinq ans de développement et le résultat est loin d’être à la hauteur, tant en terme de storytelling que de world building ou de gameplay. Alors oui, ce n’est pas un mauvais jeu, mais ce n’est clairement pas non plus un jeu qui restera dans les mémoires. C’est typiquement le jeu pop-corn qu’on finit en 2 ou 3 jours et sur lequel on ne reviendra jamais. Et c’est bien dommage.
Conclusion
Annoncé comme le “Call of Duty médiéval-fantastique”, Immortals of Aveum était un projet particulièrement ambitieux. Si, visuellement, le titre est plutôt réussi, il peine à convaincre, pad en main. On a de facto l’impression de jouer à un jeu produit il y a 20 ans, avec une construction des niveaux extrêmement linéaire, des mécanismes d’un autre temps, un “open-world” vide et une IA pataude. Certes, on a déjà vu bien pire et les combats sont assez intenses pour nous tenir scotché au pad du début à la fin, mais avec son rythme haché, son intrigue et son univers peu intéressants, ses personnages sans charisme, son côté ultra-kitsch et sa structure pénible, Immortals of Aveum est loin de convaincre. Il s’agit même, à vrai dire, de l’une des plus grosses déceptions de cette année 2023. Rien que ça.
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