Etienne FromentDéveloppé par un petit studio indépendant basé en Suède, Planet of Lana était probablement l’un des jeux indés les plus attendus de cette année.
S’il n’a pas tant fait parler de lui qu’un Call of Duty ou qu’un Assassin’s Creed, Planet of Lana ne cible pas non plus le même public. Le premier jeu du studio Wishfully, fondé en 2018 en Suède, se présente comme un petit jeu indépendant au budget limité, qui a toutefois immédiatement séduit les amateurs de rétrogaming avec son esthétique léchée et son univers attachant.
L’histoire nous propose de nous plonger dans une lointaine planète où les hommes vivent en parfaite harmonie avec la nature. Dans la peau de Lana, une jeune fille qui a vu sa famille se faire kidnapper par des machines, le joueur se lancera dans une quête pour retrouver ses proches. Le récit, épique, joue la carte de la sensibilité avec des liens d’amitié étroits avec un petit animal baptisé Mui qui vous accompagnera tout au long de l’aventure.
Comme le studio l’explique : Planet of Lana n’est toutefois pas un jeu de guerre. Car si la planète de Lana est bel et bien attaquée, vous ne prendrez pas part directement au conflit. Planet of Lana, c’est avant tout un jeu narratif qui vous emmènera pour un voyage à travers les environnements colorés de cette superbe planète, dont vous ignorez tout.
Pour autant, il ne faut pas s’attendre à un titre grand public. Votre première rencontre avec une créature sauvage sera un cruel rappel de la réalité du monde qui vous entoure… Un peu à l’image de Limbo, Planet of Lana est un platformer qui mélange séquences d’exploration et puzzles. Comme Limbo, le titre propose également une progression par l’échec. Il ne sera pas rare ici de mourir parce que vous n’avez pas totalement saisi ce qu’il fallait faire lors de votre premier essai…
Pour se démarquer des autres titres du genre, Planet of Lana mise sur votre compagnon, Mui, une petite boule de poils attachante, que vous pourrez également commander à distance pour activer des interrupteurs par exemple. Il y a là quelques excellentes idées. Toutefois, on se rend très vite compte que Planet of Lana a tendance à vite tourner en rond, avec des puzzles répétitifs. Et c’est bien dommage car ces puzzles représentent une partie importante du gameplay. Certes, Planet of Lana est également un jeu narratif et contemplatif, mais en définitive, en-dehors de ces énigmes environnementales, on ne fait pas grand chose dans ce platformer 2D, certes très charmant, mais qui a toutefois souvent tendance à lorgner du côté du walking simulator bête et vilain.
En nous faisant incarner une victime d’un conflit – un enfant incapable de se défendre -, les développeurs se doutaient pourtant bien que le gameplay de leur jeu serait limité. Il n’y a pas ici d’affrontements directs ou indirects. Tout le gameplay du jeu repose sur des puzzles, quelques passages de plates-formes et quelques courtes séquences d’infiltration – qui se font pratiquement sur des rails. On ne va pas vous mentir, Planet of Lana est un jeu très contemplatif. Cela n’en fait toutefois pas pour autant un mauvais jeu, bien au contraire, mais on aurait sans doute aimé davantage s’impliquer dans le gameplay.
D’un point de vue technique et artistique en revanche, le jeu frôle le sans faute, avec une direction artistique impeccable (ces quelques screenshots devraient suffire à vous en convaincre!), des panoramas superbes, et des graphismes extrêmement soignés. La bande son n’est pas en reste avec de superbes mélodies et bruitages. Seule petite ombre au tableau : les hurlements de Lana, qui ont tendance à être vite répétitifs en toile de fond…
Planet of Lana séduit également avec son univers plein de charme. Sa planète et ses superbes paysages bien sûr, mais aussi son intrigue touchante et ses personnages attachants. On est là face à un récit épique dans lequel on a envie de se plonger. Planet of Lana, c’est avant tout une histoire de camaraderie et de dévotion familiale. Et nul doute que ces thématiques parviendront à toucher un large public.
Alors oui, comme on l’a dit, niveau gameplay, on a du mal à être convaincu par un mélange de genres qui ne fonctionne qu’à moitié. Mais le charme de Planet of Lana est tel qu’on finira bien par fermer les yeux sur ce vilain défaut pour explorer la planète de Lana…
Conclusion
Marchant sur les traces d’un Limbo, Planet of Lana nous narre une formidable histoire d’amitié dans un monde enchanteur, envahi par les machines. Ici, pas d’affrontements, mais une petite fille victime au cœur d’une véritable invasion, qui va tenter de retrouver ses proches en explorant des paysages bucoliques, pourtant remplis de dangers. Visuellement époustouflant, Planet of Lana propose une aventure épique et touchante, mais peine en revanche à convaincre au niveau de son gameplay, avec un mélange de genres qui ne prend qu’à moitié. Les séquences de plates-formes et d’infiltration sont peu nombreuses et très faciles, tandis que les puzzles ont tendance à se montrer vite répétitifs. Finalement très contemplatif, Planet of Lana n’en reste pas moins agréable à parcourir de bout en bout.
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