À peine quelques mois après la sortie de Bayonetta 3, PlatinumGames propose déjà un nouvel épisode de la série. “Cereza and the Lost Demon” est un spin-off qui raconte les origines de la sorcière de l’Umbra.
Annoncé lors de la cérémonie des Game Awards en décembre dernier, “Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon” est un spin-off de la licence phare du studio PlatinumGames qui sera disponible dans quelques jours. Véritable préquelle aux autres épisodes de la série, il s’agit également d’un jeu développé par une équipe composée majoritairement de jeunes développeurs au sein du studio : la Team Lost Faeries. Ceux-ci ont alors réalisé un titre plus modeste pour faire leurs preuves. Après plusieurs années de développement, l’heure du bilan a sonné, Cereza and the Lost Demon est-il une fausse piste ou une réussite ?
Ce spin-off se déroule des années avant les jeux principaux, lorsque Bayonetta, ou plutôt Cereza, est encore une enfant en apprentissage pour devenir une sorcière. Accablée par l’emprisonnement de sa mère, Cereza fait un rêve étrange dans lequel un jeune garçon lui apprend qu’elle pourrait trouver un grand pouvoir dans la forêt d’Avalon. Cette dernière est un endroit dangereux habité par des fées malfaisantes. Contre les conseils de son instructrice, la jeune et inexpérimentée Cereza s’immisce dans cette forêt, ce pouvoir étant peut-être la clé pour sauver sa mère. Mais face aux dangers, Cereza n’a pas d’autre choix que d’invoquer un démon qui va se loger dans “Chouchou”, la peluche de la jeune fille. Le duo va alors parcourir la forêt en suivant un loup blanc qui semble lié à ce pouvoir mystérieux.

Cereza and the Lost Demon est une aventure qui se démarque beaucoup des jeux principaux. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un Beat-them-all, même si des combats sont aussi au programme. Ce spin-off prend plutôt la forme d’un Metroid-like, proposant un monde interconnecté dont de nombreux passages sont bloqués par des obstacles qu’il sera possible de détruire grâce aux améliorations trouvables tout au long du jeu. Il s’agit cependant d’une aventure plutôt linéaire, et qui nous guide vers nos prochains objectifs grâce aux traces de pas du loup blanc. Le level design est particulièrement bien pensé, en particulier quand on avance sans arrêt, mais est un peu moins convaincant lorsqu’il s’agit de revenir sur nos pas. Se perdre dans le labyrinthe qu’est cette grande forêt n’est nécessaire que pour trouver des améliorations optionnelles pour Cereza et Chouchou. Un processus un peu pénible à cause de la complexité du monde et du système de cartes qui laisse à désirer.
Les différents environnements proposés par le jeu doivent être explorés en utilisant les deux personnages et leurs capacités propres. Le titre utilise ingénieusement nos deux protagonistes pour proposer un peu de réflexion ainsi que des défis sous forme du “Tír na nÓg”, une dimension différente qui demande de réaliser des combats ou de résoudre des énigmes. Il est en effet possible de contrôler Cereza et Chouchou en même temps, chacun des deux étant lié à un côté de la manette, autrement dit à chacun des joycons. Ces contrôles permettent d’ailleurs naturellement de jouer à deux en partageant simplement les manettes de la Switch. Contrôler les deux personnages en explorant le monde n’est pas un problème, mais cet aspect se révèle un peu plus complexe durant les combats.

Durant les affrontements, Chouchou va permettre d’attaquer les ennemis, tandis que Cereza pourra éventuellement utiliser sa magie pour les paralyser. En combat, Chouchou est invincible et retourne sous sa forme de peluche durant quelques instants s’il est K.O. C’est surtout à Cereza qu’il faudra faire attention pour éviter que sa vie ne tombe à zéro. Si le système est efficace et que les sensations sont bonnes, il est dommage de voir que Cereza n’a que peu de capacité à sa disposition. Lorsqu’on joue seul, il faut un temps d’adaptation pour pouvoir contrôler les deux sans trop se perdre dans l’action. Malgré ça, le titre se veut particulièrement accessible en proposant plusieurs options pour simplifier le jeu et les contrôles. Le gameplay se révèle beaucoup plus simple et moins profond qu’un Bayonetta traditionnel, Cereza and the Lost Demon est ainsi une bonne porte d’entrée vers la série.
Loin des phases d’action grandioses et des cinématiques à la mise en scène impressionnantes des jeux principaux, Cereza and the Lost Demon est un titre à l’ambiance beaucoup plus calme. Les cinématiques sont presque toujours présentées tel un livre, chaque illustration étant séparée par une animation de page qui se tourne. Les décors du jeu proposent également un style très particulier et très charmant. Une direction artistique très réussie qui nous plonge dans de magnifiques décors colorés. Bien entendu, ce Bayonetta Origins n’est pas une claque technique. La caméra éloignée permet de masquer les quelques imperfections et malgré tout, le jeu souffre de quelques soucis de clipping concernant certains éléments de décors. Rien n’est cependant très choquant et l’ensemble propose une véritable cohérence qui fait de cet épisode un véritable petit conte de fée, auquel il faut ajouter une bande-son aux morceaux mémorables.

Ce spin-off propose un scénario simple et diablement efficace, montrant les premiers pas de l’héroïne dans un voyage formateur. Une aventure qui se révèle touchante et qui cache quelques belles surprises pour les fans de la licence. Pari réussi pour les jeunes de chez PlatinumGames. Cereza and the Lost Demon n’est pas un titre ambitieux, mais est une bien belle proposition. Il est tout de même proposé au prix plein, soit le même tarif que Bayonetta 3 malgré des ambitions bien plus restreintes. Ce spin-off tient tout de même le coup au niveau de sa durée de vie, il faut compter une quinzaine d’heures pour en faire le tour, et un peu plus pour tout explorer. Les fans de la sorcière seront sans doute un peu déçus du manque de profondeur de son gameplay, mais l’aventure est pourtant très plaisante.
Conclusion
Alors que la sorcière nous a déjà proposé sa troisième aventure durant le mois d’octobre dernier, la licence Bayonetta revient pour un spin-off qui propose une formule radicalement différente de ce à quoi la série nous a habitués. “Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon” est un épisode moins ambitieux réalisé par une équipe de jeunes développeurs au sein de PlatinumGames. Des années avant les jeux principaux, nous contrôlons Bayonetta, ou plutôt Cereza, qui n’est encore qu’une enfant en apprentissage pour devenir une sorcière. Suite à un rêve étrange, elle va explorer la forêt d’Avalon à la recherche d’un pouvoir mystérieux. Pour se défendre face à des fées malfaisantes, Cereza invoque un démon qui va se loger dans “Chouchou”, la peluche de la jeune fille. Les deux personnages doivent alors coopérer pour en apprendre plus sur cette forêt. Loin d’être un beat-them-all grandiose comme les précédents jeux, ce nouveau spin-off est plutôt un jeu d’aventure qui va mélanger exploration, combat et un peu de réflexion. Une aventure très réussie et réalisée comme un Metroid-like. Son level design inventif est entaché par une structure un peu trop complexe lors de nos aller-retours pour trouver des améliorations optionnelles. Nous devons contrôler les deux personnages en même temps, que ce soit pour résoudre des énigmes ou durant les combats. Ces derniers sont réussis malgré la nécessité de devoir gérer deux personnages à la fois, ce qui demande un temps d’adaptation. Cereza and the Lost Demon impressionne grâce à sa direction artistique fantastique malgré quelques petits soucis techniques. Sa durée de vie est également très solide pour un jeu du genre, mais le tarif de 59,99€ parait tout de même un peu élevé. Ce nouveau spin-off est une proposition différente qui arrive à convaincre malgré ses faux pas.